Comment garder le moral en cas de crise ?
La crise – la cerner permet de l’affronter et éviter ainsi les pertes irrémédiables. Comment rester optimiste quand une crise nous frappe de plein fouet ?
La crise – identification d’un phénomène
Partons de notre vie privée. Nous connaissons tous à un moment donné une période de crise provoquée par autant de facteurs qu’il y a d’êtres humains sur cette planète : une difficulté passagère, la perte d’un proche, un anniversaire que l’on fête à reculons, le corps ou l’esprit qui nous rappelle à l’ordre et nous entraîne dans la maladie, la remise en question d’une existence que l’on croyait solidement ancrée et stable ; la crise sanitaire que nous vivons est un exemple brûlant d’actualité. Le terme « crise » vient du grec « krisis » signifiant «décision, jugement». Le monde est le théâtre de crises économiques nées de tensions géopolitiques ou d’un point de rupture atteint (excès de confiance, profonds déséquilibres socio-économiques, éclatement de bulles financières). Les éléments déclencheurs sont variés. Certains pays sont en récession, d’autres y entreront, créant un climat d’incertitude et d’insécurité. De quoi sera fait demain si l’état sanitaire d’une nation ne cesse de se dégrader et, par ricochet, son état économique ? Un pays en crise, à l’instar d’une personne traversant une période difficile, tire la sonnette d’alarme. Deux alternatives s’offrent alors : y faire la sourde oreille et ne pas tirer les leçons – avec le risque d’amplifier le problème temporairement retardé au point de le rendre ingérable une fois la grenade dégoupillée – ou prendre conscience de cette alerte, la circonscrire et appliquer les mesures nécessaires pour la juguler. Sachant que toute crise a un début mais aussi une fin, elle nous invite à nous interroger, à surmonter nos peurs, à nous dépasser. Plus que jamais, quand la situation atteint un point critique dû à un changement brutal extérieur ou intérieur, privilégier la pensée et l’action à long terme devient vital lorsque c’est possible. Le mouvement doit aller de l’intérieur vers l’extérieur. C’est de curseur, d’angle d’approche qu’il devient impératif de changer. Cela passe, quand la gravité du moment présent l’exige, par l’application disciplinée des consignes données par nos autorités.
Qui dit risques dit aussi chances – la crise comme tremplin
Dans un tel contexte, le monde de l’entreprise est lui aussi, nous le voyons à travers l’épreuve que l’Occident subit, violemment mis à mal. Arrêt net et brutal, coupes budgétaires, restructuration, licenciements économiques… la frilosité est le réflexe de défense immédiat. « Il est difficile de faire des pronostics, surtout en ce qui concerne l’avenir… » (Mark Twain). Le mot d’ordre est généralement de réduire les coûts avant de voir, une fois la crise passée, quelle stratégie adopter. Analysons de manière objective et réaliste la situation et les enjeux, pour envisager ensuite comment surmonter la crise. La réflexion doit accompagner le choix de ma stratégie. Finies les mers calmes, l’avis de tempête est annoncé. Dès lors, quelle est la marche à suivre quand le sol s’effondre sous mes pieds ? Faire aujourd’hui ce que j’aurais en temps normal remis à demain : prendre du recul, me pencher sur ce qui fait la force innovatrice de ma société. C’est maintenant ou jamais que je repense l’organisation pour mieux repartir, sur des bases consolidées, une fois cette situation de stress intense passée. Nous prenons conscience que c’est, ne nous le cachons pas, un bouleversement qui est tout sauf agréable : le doute et l’incertitude sont depuis toujours anxiogènes. Mais, au-delà de la nécessaire remise en question, il faut y voir une opportunité peut-être salutaire de se réinventer.
Le malheur des uns peut aussi faire le malheur des autres – cela n’a jamais été aussi vrai qu’en cette période de crise
Il s’agit maintenant d’étudier tous les scénarios possibles. Ce sera le résultat d’une collaboration étroite entre le conseil d’administration et la direction générale de l’entreprise. Ensuite, il importe d’évaluer le degré de probabilité de chaque scénario et les mesures d’urgence à appliquer de manière cohérente en cas de concrétisation. Les questions suivantes sont autant de pistes qui invitent à s’interroger sur les plans professionnel et privé :
- Quelles sont les valeurs qui vous importent ?
- Si vous ne deviez garder que l’essentiel au niveau privé et professionnel, quel serait-il ?
- Comment les transmettez-vous dans vos produits ou services ?
- Avez-vous dévié de votre trajectoire par rapport à vos objectifs initiaux ?
- Devez-vous aujourd’hui réorienter ces objectifs ? Le cas échéant, pourquoi ?
- Cette crise est-elle avant tout interne ou externe ?
- Avez-vous l’impression d’une perte de contrôle ?
- Si oui, pouvez-vous identifier les brèches qui rompent l’équilibre de votre édifice ?
- Qu’auriez-vous pu faire différemment ?
- Que ferez-vous différemment après la crise ?
- Comment reprendre la maîtrise de ce que vous avez entrepris ?
- Quelles leçons retenir de cette crise rechute ?
- Quels sont les risques et l’impact en cas de pertes de différents éléments clés (capitaux, clients, fournisseurs, collaborateurs) ?
- Que vous réjouissez-vous de retrouver une fois que cette période de crise sera terminée ?
Mobilisons notre énergie, toutes les énergies, chacun à son niveau, en ces temps mouvementés, afin de surmonter la crise du coronavirus qui nous frappe. L’équipe de Tradeo, solidaire et reconnaissante envers les soignants qui chaque jour sauvent des vies.
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